J'ai publié récemment un livre: Création. Essai sur l'art contemporain. Voici ce qu'en a dit l'hebdomadaire Le Point; et ma réponse.
Article du Point:
"De la méconnaissance de l'art contemporain"
L'art contemporain n'a jamais été autant à la mode et les esprits les plus productifs se mettent à s'intéresser au sujet. Dernier exemple en date, le psychanalyste Daniel Sibony, qui publie au Seuil "Création, un essai sur l'art contemporain" (22€).
Au chapitre "Comment se fixe la valeur d'une œuvre", il tente même, bien maladroitement, d'expliquer le système des cotations. Il donne en exemple une des pièces les plus fameuses de l'art contemporain, une "Pharmacy" de Damien Hirst. Mal lui en aura pris.
Ce qu'il croit être une peinture - "beaucoup de médicaments peints avec soin, avec jubilation" - est, en fait, comme tous les amateurs le savent, un véritable meuble contenant des médicaments, un "ready-made", comme les appelait Duchamp. Le prix record en matière de "Pharmacy" est de 1,8 million d'euros. Sibony parle de 1 million… Pour cette somme-là, mieux vaut ne pas se tromper sur la marchandise.
Dans le futur, le marché de l'art, si attirant par son caractère scandaleusement excessif, devrait encore susciter de nombreux commentaires erronés et cela bien avant que ses cours ne chutent.
Réponse de Daniel Sibony:
"Méconnaissance de la vie"
L'article du Point, (12/01/06) non signé, intitulé "Méconnaissance de l'art contemporain", évoque mon livre Création Essai sur l'art contemporain; et dit que j'ai pris pour un tableau un ready-made de Damien Hirst qui représente une pharmacie - car je parle de "médicaments peints avec soin, avec jubilation". L'auteur jubile de prouver mon incompétence.
L'ennui est qu'il se trompe: je parlais bien de tableaux, tout à fait peints par D. Hirst, sur le thème de la pharmacie, et "peints avec soin". J'en ai vu quatre à New-York, Galerie Gagosian; l'un d'eux est parti à près d'un million; les autres, à plus de quatre cent mille. Hirst a fait deux "ready-made" sur ce thème, mais je parlais des tableaux.
Donc, ce journaliste organise la faute pour pouvoir la dénoncer. De quoi est-ce le symptôme? Pourquoi ce petit gâchis?
1) Il est plus pratique de déconsidérer un auteur plutôt que d'aborder sa pensée (des fois qu'il en ait une, et qu'elle soit neuve, quel boulot…).
2) Lorsqu'on marine et qu'on ressasse dans tel domaine, on s'irrite de voir l'étranger, forcément "novice", débarquer et dire des choses originales.
P.S. Le droit de réponse ne semble pas évident en France puisque cela fait bientôt 8 mois que cette réponse au Point n'est toujours pas paru. Mais le "procès" est en cours.