L'ensemble des œuvres - et déjà les deux "sculptures" - travaillent l'idée de ruine; l'existence de la ruine comme œuvre, dans la ruine de l'existence qu'impose l'histoire.
Et cette puissance détruite, machine de mort détruite, provoque une jouissance trouble, incertaine, sur l'arête entre la ruine de la puissance et la puissance de la ruine.
La ruine comme telle nous fait espérer; celle de l'ennemi violent, dont on voit et revoit l'effondrement; et même la nôtre. (Pourquoi notre ruine peut-elle nous donner confiance? C'est une autre histoire.) Ici, c'est la ruine de bâtis bruts, brutaux, rendus dérisoires par d'autres forces de vie.
Kiefer, né en 45, explore son inconscient qui, pour une bonne part, plonge dans le vécu très conscient de ses parents (et de son peuple sous le nazisme). Ce vécu que des jeunes (mus par l'Œdipe? Tant mieux…) ont découvert ou mis à nu dans les années 60.