Un ami me donne le texte d'un journaliste sur le fait que le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l'homme "se félicite" d'adopter la "Charte arabe des Droits de l'homme", charte dont j'ignore si, par exemple, elle fait progresser les droits de la femme. Mais elle affirme la nécessité de "rejeter toutes les formes de racisme et de sionisme", et elle précise "toutes les formes de racisme, sionisme et occupation étrangère… De telles pratiques doivent être condamnées et les efforts doivent être déployés pour les éliminer". Le journaliste s'indigne bien sûr de ce qu'un organisme de l'ONU approuve un texte qui vise à éliminer Israël, puisque cet Etat est fondé sur le sionisme c'est-à-dire sur le retour des Juifs à "Sion" (autre nom de la Terre promise).
Ce journaliste questionne: "Pourquoi de tous les mouvements nationaux qui ont amené tant d'Etats à l'indépendance au siècle dernier, en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie, seul le juif serait à tout jamais marqué par le sceau d'infamie et promis régulièrement à la destruction?" La complaisance de l'indignation l'empêche de tenter - pourquoi pas? - de répondre à la question.
Or la réponse est simple: aucun de ces mouvements n'a donné la souveraineté à un peuple dont il est écrit, dans le Texte fondateur d'un autre peuple, qu'il ne doit pas être souverain. Et c'est le cas des Juifs: non seulement le Coran leur dénie la souveraineté (y compris celle que le Dieu leur promet) parce qu'ils refusent de "se soumettre" c'est-à-dire de s'islamiser; mais il est dit qu'une terre devenue islamique (ici, la Terre d'Israël), même par la conquête violente, ne peut cesser d'être islamique. Il y a bien l'exception de l'Andalousie, reprise aux Arabes par les chrétiens; mais une terre reprise par les Juifs, c'est encore insupportable; pour l'instant.
Cette raison n'est pas agréable à entendre, et on comprend que ceux qui se questionnent (mais pourquoi? pourquoi?...) préfèrent se complaire dans la question plutôt que de voir… pourquoi et comment la réponse est refoulée.