Dans ce pays, il y a deux islamophobies. L'une consiste à avoir peur des musulmans extrémistes, peur que certains éprouvent sans raison, et que d'autres ont des raisons de ressentir. L'autre islamophobie, c'est la peur de dire ou de laisser dire des choses qui critiquent l'islam. Cette peur entraîne une vraie censure, externe et interne, elle contrarie les mœurs admises de liberté de la parole.
Aujourd'hui, en France, on ne peut plus dire que Mahomet est un faux prophète; ce n'est qu'une opinion, mais elle peut vous valoir l'accusation de racisme, de non-respect de l'autre. Pourtant, ce qu'on respecte chez l'autre ce sont ses droits, et une opinion n'empiète pas sur les droits de l'autre. Or votre opinion empiète sur les droits de ceux qui pensent que Mahomet est le prophète ultime et vrai. Si l'on admet qu'ils ont ce droit privilégié: ne pas entendre d'opinion qui contrarie la leur. Certes, certains autres sont à leur tour contrariés, ils ressentent de l'impuissance, de l'agressivité, qui tourne à la haine. Car l'impuissance que cela réveille chez eux évoque toutes leurs autres impuissances, et cela peut les rendre irrationnels. Ainsi on produit de l'islamophobie en la dénonçant sur ce mode. En imposant cette confusion, où critiquer une chose, c'est en avoir la phobie.
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