À propos du viol de Créteil et des harcèlements d'élèves juifs par des élèves musulmans ; ce qui est frappant, c'est l’invariance des phénomènes, qui correspond à l'invariance de leur cause, à savoir que les enfants et les jeunes entendent dans leurs familles musulmanes des paroles antijuives, qui sont portées par la vindicte antijuive qu’on trouve aux fondements de l'islam ; on ne trouve pas qu’elle mais on la trouve, et surtout, elle se transmet à l'identique depuis près de 14 siècles. Elle est importée en France par les musulmans, en toute innocence, puisqu'elle fait partie de leur bagage culturel. Et même quand les adultes, ce qui est rare, la mettent en sourdine ou n’en parlent pas parce qu'ils ont d'autres problèmes, les enfants prennent le relais, car ils savent deviner ce que les parents n'explicitent pas.
L’invariance de cette vindicte fait peur aux responsables français de souche, alors ils essayent de la cacher sous des arguments politiques, comme le soutien aux Palestiniens. Mais comme c'est un peu gros, - des jeunes qui vont racketter un couple de Juifs et violer la femme, pour soutenir les Palestiniens -, on se rabat sur d'autres arguments, par exemple que ce sont des jeunes à problèmes, ou même, pour les violeurs, que ce sont des crapules. Or ils vont jusqu'au bout d'une détestation des juifs qu'exprime clairement la vindicte en question. Ce sont des extrémistes, qui passent à la limite une violence déjà prévue, déjà présente. (Dans le cas de Fofana et de sa bande, qui a fini par un meurtre, on a prétexté le besoin d’argent, l'argent que curieusement on va chercher chez un petit salarié juif.)
En fait, chaque fois qu'on donne une raison à ces actes, un cas surgit qui la réfute. Ici, c’est le cas d’élèves musulmans d’un collège à Lyon, qui traquent une élève juive ; elle ne trouve pas protection chez les adultes et les responsables du collège ne prennent pas de sanctions. (Cela me rappelle une histoire identique survenue au lycée Montaigne en plein Paris, il y a près de 10 ans ; l'élève juif a dû quitter l'établissement ; et on sait que le nombre d'élèves juifs qui ne sont plus à l'école publique voisine les 50 %.) Toujours, on retrouve chez les responsables de la loi la peur pure et simple, la peur de l'islam; autrement dit, l’islamophobie. C'est un paradoxe typique : l’establishment français ne cesse de dénoncer l'islamophobie, et ses membres sont les premiers à la ressentir. Ils la dénoncent chez les autres pour leur faire la morale, mais eux-mêmes ont cette peur étrange, la peur qu’a l'homme policé, refoulé, et plutôt lâche, face à l’être pulsionnel ; la peur qui fait qu'un surveillant ou un proviseur va se cacher dans son bureau pendant ces petits « frottements intercommunautaires », c'est-à-dire pendant l'agression contre une juive, et qu’il ressort quand c'est fini, donnant ainsi un bel exemple de dignité. La peur qui fait qu'on ne sanctionne pas les agresseurs, qu'on demande aux Juifs d'être compréhensifs. On n'arrête pas les auteurs d'actes antisémites, non par antisémitisme officiel (là-dessus les discours sont d'une grande… dignité) mais par peur, pure et simple, d'aller les chercher et de risquer des ameutements.
Par leur lâcheté, c'est-à-dire par leur islamophobie, les responsables de la loi ou du règlement trahissent leurs engagements de lutter contre l'antisémitisme, engagements ressassés qui, en restant lettre morte, non seulement encouragent les agressions antijuives venant de musulmans, mais trahissent l'espoir que des musulmans éclairés ont mis dans la loi républicaine, l'espoir qu'elle mette un coup d'arrêt à des traditions séculaires, concernant aussi les femmes, et qu'elle les aide à se dégager d'un carcan médiéval qui s'est transmis à l'identique.
J'ajoute, sur la scène de Créteil, que son équivalent à eu lieu un nombre incalculable de fois en terre d'islam : violer des juives et voler les juifs n'avait rien d'extraordinaire, même si les juifs étaient protégés, moyennant un fort impôt, par les autorités, qui elles-mêmes pouvaient les racketter. Le problème que cela pose c’est l'installation en France d'un islam fortement traditionnel, protégé par la peur qu'en ont les autorités. De telles attaques sont des tests : tant qu'il y a cette peur, elles ne feront qu'augmenter. Le seul recours c'est que les responsables du pouvoir surmontent leur peur.
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