Chaque fois qu'une pensée projette de supprimer la mort, elle se met à débloquer. Un auteur aurait même dit : « la suppression de la mort nous éviterait de procréer. Il faut remplacer la procréation de nos enfants par la résurrection de nos pères ». Quelle que soit la bêtise du propos, on y remarque une logique narcissique très précise : l'auteur serait le dernier procréé. En somme, que la procréation ait lieu, soit, mais de mon père à moi, pas plus loin. On voit en effet que cette pensée ne va pas loin.
Ce cas, sans doute extrême, nous rappelle que de temps à autre, le prurit saisit des « penseurs » sur la perte ou l’absence des limites, due à la technique déferlante, au gigantisme qu'elle implique, à la démesure des structures mises en place, etc. Avec toujours un faux frisson : et si notre transgression des limites allait encore plus loin, oui, jusqu'à supprimer la mort par exemple ? On peut leur rappeler que si loin que vont l'audace et la technique, elles n'ont encore jamais créé de la vie sur un mode qui puisse concurrencer la nature. Autrement dit, la nature est le plus grand géant technologique qui soit. Et l'on remarquera s'agissant d'intégrer les techniques à l'humain, que ce sont plutôt les lubies de ce dernier qui créent des problèmes inquiétants, comme par exemple la suppression de la différence sexuelle, ou la suppression des frontières, etc. Choses qui n'étaient pas impliquées sous leur forme extrême, et que seule l'enflure humaine a imposées.
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